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Arnaud Aymard - Bateleur Quantique

08/12
 
 
À L’INSTAR DU TARDIS, LE VAISSEAU SPATIAL DU DR WHO, L’UNIVERS D’ARNAUD AYMARD SE RÉVÈLE INFINIMENT PLUS VASTE À L’INTÉRIEUR QU’IL N’Y PARAÎT DE L’EXTÉRIEUR.
Démiurge tourangeau, un brin schizo et physicien de formation, il façonne ses personnages comme des portails multidimensionnels menant à des mondes aussi improbables qu’hilarants. Des mondes où l’enfance, la folie et la joie se mélangent, et où l’on se perd de bon coeur. D’ailleurs, si cette réalité vous fait tourner de l’oeil, je vous invite à franchir le seuil d’un multivers infini en compagnie de ses étranges créatures. Qui sait, le salut de l’humour pourrait bien en dépendre…
 
 
OLAPH NICHTE
Arnaud Aymard : “Olaph est un scientifique singulier : il a inventé une discipline qu’il appelle la « globale physique », une tentative un peu folle de mettre en équations la vie quotidienne. Pour cela, il convoque aussi bien la psychanalyse, la psychologie, l’histoire, la sociologie — toutes ces sciences dites « molles » qu’il rêve de rendre « dures ». Le coeur de sa théorie ? Le monde se divise en deux : la réalité et l’imaginaire. Entre les deux, une paroi fragile : « moi ». À côté de ça, Olaph est en fuite, suite à une gestion désastreuse de ses relations amoureuses. Il cherche désespérément à établir un lien de causalité entre le Big Bang et sa dépression : les 13,8 milliards d’années d’évolution de l’univers auraient-elles eu pour seul but de le rendre dépressif ? La plupart du temps, le public reste médusé face à ses théories…”
 
 
 
L’OISEAUBLEU
Arnaud Aymard : “L’Oiseau Bleu est un conte initiatique qui sert à expliquer aux enfants les réalités du monde de l’entreprise. Le personnage ressemble à un SDF qui oscille souvent entre une douceur enfantine et des accès de violence. L’univers évoque l’esprit des BD de Gotlib : une forêt allemande peuplée d’animaux handicapés, comme Sylvie le cerf transsexuel, ou Gigi la girafe dépourvue de colonne vertébrale. L’Oiseau Bleu est une sorte de Superdupont dont la mission est d’amener les animaux dans l’humanité… et donc dans le capitalisme. Mais le problème, c’est qu’il est beaucoup trop capitaliste, au point de détester tous les gens de gauche. Son grand ennemi est Chasla, le Corbeau Noir, une caricature de Ben Laden, qui s’avère pourtant être un type plutôt cool 
à la tête d’une armée de chômeurs prêts à envahir la Suisse.”
 
 
 
AMMONIACAL
Arnaud Aymard : “Ammoniacal est né dans Plus Près de Toi, l’émission d’Édouard Baer sur Radio Nova. Il n’a pas grand-chose à voir avec L’Oiseau Bleu sur le fond, mais leur technique de jeu est cousine. Le point de départ : trouver une voix de bébé, une voix dont on a honte, puis oser la pousser encore plus loin. C’est ce que j’appelle « le mur de la honte ». Ammoniacal est un être étrange : moitié pingouin, moitié homme, moitié chiffon (dans son monde, les moitiés se comptent en tiers). Haut de cinq centimètres, il vit dans un terrier de la Forêt Extraordinaire, à côté d’un champ de cornes de rhinocéros, avec une pizzeria dans les environs.... Bon, maintenant, je suis obligé d’en faire un spectacle. C’est une véritable crise pour moi mais pour vous, c’est un scoop.”
 
 
JEAN-NOËL MISTRAL
Arnaud Aymard : “Jean-Noël est un très vieux personnage, imaginé il y a vingtcinq ans pour un ami, Picotin, à Lille. Je l’ai ensuite ressuscité à Radio Béton à Tours, avant de le proposer à Édouard Baer. Jean- Noël est un poète naïf qui vit seul dans une forêt. Ses origines sont floues, mais son accent le situe quelque part entre le Sud-Est et le Sud-Ouest. Il n’a aucune prétention artistique : il écrit des poèmes faute d’avoir un appareil photo. S’il trouve une feuille qui tombe jolie, il compose un texte pour en garder la mémoire. Il voyage parfois avec un phasme prénommé Violette. En plus des poèmes, il écrit des contes, des scénarios et même des pièces de théâtre.”
 
CANOAN CONTRE LE ROI VOMIIR
Arnaud Aymard : “Inspiré de Conan le Barbare, Canoan le Cimmérien -(pour ne pas avoir à payer de droits d’auteur) se déroule au temps de la Pangée, ily a 240 millions d’années. Canoan sillonne ce continent primitif et se retrouve un jour avec les 63 concubines du roi Vomiir, nues au bord d’un lac. Là où il devrait se sentir comblé, il a plutôt l’impression d’être leur serviteur. On le retrouve ensuite dans la Cité des Morts, où la mode consiste à s’ôter les os pour faire joli. Plus tard, il plonge dans la Bouche de Varech, un monstre qui hante Ishtar, la ville des morts-vivants, en réalité des gothiques. L’histoire dure huit heures et fait intervenir 52 personnages, incarnés par mes soins. Elle est découpée en huit épisodes, mais je joue généralement le premier seulement. Les rares fois où j’ai tout enchaîné, ce n’était jamais d’une traite. Les spectacles de ma compagnie Spectralex, c’est un peu comme le Canada Dry : c’est à peu près du théâtre.”
 
 
 
PACO CHANTE LA PAIX
Arnaud Aymard : “Paco est mon premier personnage. C’est un chanteur guatémaltèque qui croit pouvoir sauver le monde par l’amour. Son univers est surréaliste, son langage étrange. Il embarque souvent le public dans des chansons démagogiques du type « Sauvez la terre » ou « Il faudrait que tout le monde fasse une ronde ». Mais peu à peu, Paco se transforme : il prend le pouvoir, se met à hurler sur la foule et vire autoritaire. Je l’ai créé en 1997, à une époque où il restait encore des gens de gauche. C’était une manière de me moquer de Sting et de ces artistes qui utilisaient le militantisme comme un business.”
 
 
 
 
PERCEVAL DE SOLEIL NOIR
Arnaud Aymard : “Perceval est un gourou dépressif qui cherche à sauver le monde… par la tristesse. Il s’échappe dans un univers qui se nomme Le Monde du Soleil Noir. On y croise des loups sans pattes avant, des enfants en tubes, des hommes-pain-de-mie câlins, des perroquets de combat… Il y règne un roi étrange, le Roi Semeur, ami de Perceval, dont la chevelure emmêlée cache un visage parcouru par des criquets dans les dents. Cet univers rappelle celui de L’Oiseau Bleu, mais en plus sombre et plus étrange encore. Perceval s’y sent bien, mais lorsqu’il revient dans notre monde réel, il se heurte au jugement des autres, ce qui le met en rage. Sur scène, il lui arrive même d’arrêter son spectacle… uniquement pour bouder.”
 
 
 
 
SINON, ÇA VA ?
Arnaud Aymard : “C’est l’histoire d’un type qui s’est fait larguer”, mais les gens ne le comprennent qu’après coup (pardon pour le spoiler). Sa tristesse l’a transformé en figure mythique : le dieu de la lose, de la déprime et des interrogations existentielles. Le spectacle commence par un long monologue volontairement ennuyeux, si bien que certains spectateurs quittent la salle. Parfois, je m’arrête, j’annonce que je me suis trompé et je reprends depuis le début, uniquement pour faire râler le public. L’action se déroule 500 ans dans le futur : les océans ont disparu, les hommes sont devenus un peu crétins. Le héros, déprimé, passe pour un sage et finit par être suivi comme un messie… alors qu’il n’est qu’un type ordinaire qui en a gros sur le coeur.”
 
 
 
 
DÉSOLAIT
Arnaud Aymard : “L’action se situe dans les années 50. Un homme monte sur scène pour jouer. On découvre peu à peu que cela fait un an qu’il a touché une avance pour créer un spectacle… mais qu’il n’a absolument rien foutu. Progressivement, on comprend qu’on est en réalité dans un épisode de La Quatrième Dimension. Désolait, c’est la désolation… mais avec des produits laitiers.”
 
 
 
 
 
ROBIN DES BOIS
Arnaud Aymard : “C’est une relecture de la légende de Robin des Bois à la sauce Spectralex ! Nous sommes 6 sur scène dont Guillaume Bernard qui fait la musique de tous mes spectacles et à qui je confie souvent des rôles. Le spectacle est traité dans une sorte de faux patois, un langage médiéval bricolé et approximatif. C’est très mal fait, vraiment, mais on rigole bien.”
 
https://spectralex.org/
 
 
 
 
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