Saltimbanque, acteur, poète, philosophe, clown, prêcheur, j’en passe et des meilleures, Fred Tousch a plus de facettes qu’une grosse boule disco. Ce C.V., aussi riche et varié qu’une quinoa sauce basquaise, débute dans le milieu du rock alternatif avec les Béruriers Noirs. Il évolue ensuite très vite vers le cirque trash d‘Archaos et la chanson kitsch grâce au duo "Fred & Pierre-Claude, chanteurs sincères". C’est que pour ce lorrain de naissance, forain d’adoption, descendant de carriers et de bûcherons, l’envie incompressible de faire rire la galerie ne date pas d’hier. Selon nos sources, la faute originelle à Fluide Glacial et Harakiri ou encore Téléchat, et le Petit Rapporteur, grandes épiphanies de sa puberté.

 

Sans trêve, ni repos, Tousch gravit les sommets de la gloire avec les dents et pourtant il n’est pas manchot. Solo ou en bande, il essaime au fil des années une palanquée de spectacles dans la rue ou sur les plateaux (petit aperçu page suivante). Son style dadaïste, mélange de folie rigoureuse et d’impros calculées, le fait remarquer par François Rollin et Édouard Baer qui l’invitent à leur Grand Mezze au théâtre du Rond-Point. Fort de cette consécration et dans un élan de générosité, il profite de sa nouvelle notoriété parisienne pour créer la Cie Le Nom du Titre dans le Tarn. Catalyseur de tout ce que la sainte idiotie a pu engendrer comme talents, dealer officiel de shows crétins et poilants, la boîte à Tousch, c’est l’ambassade de l’Absurdie. Mais attention, même si il ne tourne pas au chapeau, c’est tout sauf gratuit.

 

 

L’absurde de Fred Tousch ne serait pas du non-sens, au contraire, mais plutôt un excès de celui-ci, où la logique du verbe poussée à son extrême vire à l’auto-combustion. À l’instar de ses maîtres de l’éloquence que sont pour lui le Prof Rollin et Marcel Gotlib, Fred, en bon pirate, saborde le langage et son autorité. D’où peut être son goût pour incarner des personnages de paroles : philosophe (la rhétorique), avocat (la plaidoirie), fée et magicien (les sorts). N’oublions pas que les mots façonnent et emprisonnent le réel - et nous avec - mais peuvent aussi le transformer. En bon anar, Tousch poussent les barreaux avec sa langue pour que la réalité déborde sur un ailleurs, un autre monde, forcément meilleur.

 

 

• Le Cabaret Philosophique au Festival des nourritures élémentaires 2021- Chinon.

• MISSION SOCRATE, un film du Cabaret Philosophique avec Arnaud Aymard, Laurent Petit, Fred Tousch, réalisé par Jackie Berroyer & Bertrand Lenclos (plus d’infos surwww.spectralex.fr)

• Maître Fendard (2007) – avec Laurent Mollat. Avocat spécialisé dans les affaires surréalistes, Maître Fendard allie rigueur judiciaire et improvisations loufoques dans une plaidoirie inoubliable mise en musique par Ménardeau, son fidèle greffier. Procès du jour, l’affaire du château de sable. Homme de droit comme de travers, Maître Fendard mettra toute son éloquence au service de la vérité avec une faconde qui n’est pas sans rappeler celle du commissaire Bougret dans Rubrique-à-Brac.
  
  
  
   
• Fée (2009). En frôlant un nuage d’un peu trop près, Polystyrène, l’albatros distrait de la douce fée Cristalline, a blessé son aile, l’obligeant à se poser fissa dans nos contrées. En attendant qu’un pansement enchanté fasse son effet, voilà que la petite créature nous propose de mettre sa magie au service du bonheur des gens. Alors, de plusieurs coups de baguette magique et à grand renforts de sorts, la gentille fée va tenter d’embellir notre quotidien. Questions : réussira-t-elle à redonner le sourire à cet enfant qui sommeille en nous ? Se sera-t-il lavé les dents ? Quid de la petite souris ?
  
• Fleur (2018) - avec Émilie Horcholle, Bertrand Lenclos. Il est une fois, dans le jardin d’abondances, une fleur qui cherche sa place dans l’univers. Surmontant son spleen grâce à l’imagination, elle rêve de devenir baume capillaire pour le Soleil qui a des pointes sèches. Mais, le roi des astres, grand maître du vivant, a d'autres ambitions pour elle : ne servir à rien. Sans le savoir, l’ingénue petite Fleur vient de s’embarquer dans une odyssée autant initiatique que cosmétique. L’amour, le sens de la vie, la mort, aucun sujet tabou ne nous sera épargné dans ce conte musical et philosophique qui ravira autant les visagistes que les paysagistes.

• La Foirce (2007). La Foirce est un mélange de force et de foi. À l’oreille, ça sonne un peu comme farce mais c’est normal. Le spectacle : devant un bâtiment public, et sur fond de musique électrique, Jean-Claude Fisher, prêcheur 2.0, épaulé de Slide Bwain, guitariste, et de Bashmati, artificier, va exposer au public son concept de « foirce ». Pour l’illustrer, il fera appel à votre esprit de communion et déplacera la bâtisse de plusieurs tonnes à une hauteur de deux mètres. Si jamais ça foirce, euh... foire, aussi incroyable qu’improbable, il vous remboursera !